L’expression PFH ou « Putain de Facteur Humain» est démocratisé par Hubert Reeves pour expliquer que « c’est le “Putain de Facteur Humain” qui fait que l’on ne passe pas de ce qu’on sait à ce que cela implique ». Il parle d’environnement bien sûr, mais on peut l’appliquer au fonctionnement des groupes d’hommes et de femmes.

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Nous pouvons tous observer dans notre entourage plus ou moins proche ou même faire partie de groupes de personnes œuvrant pour un beau projet. Que ce soit dans le domaine de la santé, l’environnement, la protection animale ou la solidarité. Dieu sait que nous avons grand besoin de ce type de collectif ! De superbes projets, de chouettes actions ! Et puis, on apprend que le collectif ou l’association s’est dissoute. Pourquoi ? Souvent, beaucoup trop souvent, à cause de problème d’entente entre les membres. Ça n’est pas forcément identifié comme tel. On peut entendre dire par exemple qu’il y avait de moins en moins de personnes impliquées. On peut facilement imaginer que les personnes se soient démotivées et désengagées parce qu’elles n’étaient pas entendues, ou parce qu’elles étaient lassées que le groupe passe trop de temps dans les prises de tête, les critiques, les non dits, les quiproquos… Ça te dit quelque chose ?

D’irrémédiables difficultés relationnelles

C’est le “Putain de Facteur Humain”. C’est à dire qu’on a beau avoir de superbes valeurs, des projets importants, des actions qui portent, les groupes vont connaître, irrémédiablement semble-t-il, des difficultés d’ordre relationnel. Les gens vont critiquer, se fâcher, ou au contraire s’effacer. Bref, le groupe va dysfonctionner et c’est tout le projet qui va en pâtir. Car si les hommes et les femmes qui portent cette mission et agissent en son nom ne sont pas unis, alors ils compromettent sa viabilité et l’efficacité de leurs actions.

Et quel dommage !

Je suis personnellement triste de voir de beaux projets patiner à cause de conflits et de mésententes. C’est tellement navrant de voir des initiatives de permaculture, d’habitat partagé, de protection animale, de vivre ensemble capoter à cause de problèmes humains ! Surtout quand les projets, les missions, les actions ont une réelle utilité. Les gens sont motivés pour œuvrer ensemble mais finissent trop souvent par se démobiliser…

Faut-il se culpabiliser ?

Non, sûrement pas, c’est mauvais pour la santé et ça fait baisser notre taux vibratoire ! 🙂 Et surtout une autre lecture de ce phénomène est possible. Nous n’avons simplement pas appris… On apprend plein de choses avec nos parents, à l’école, dans nos loisirs, mais peu d’entre nous apprennent comment se connecter à soi même et aux autres. Pourtant cette compétence transversale et essentielle dans tous les domaines de notre vie, en famille, en amitié, en amour, au travail, avec ses voisins, au comité des fêtes, au conseil municipal, au basket, au yoga etc…

Des pièges communs

Du coup, nous tombons tous dans les travers d’une communication sans connexion. Des travers banals et communs à toutes et tous. On interprète par exemple. Combien de fois vous êtes-vous rendu compte que vous aviez imaginé les intentions d’une personne ? “Elle l’a fait exprès!”. On juge : “Il est inconscient !”, “Elle est émotive” On rejette la faute sur l’autre: “Il m’a dévalorisé”, “Il m’a manipulé”. Ça vous parle ? Nous n’avons pas appris à faire autrement, et c’est même le fonctionnement dit “normal” des relations humaines.

Et Rosenberg créa la CNV ! 😉

Et certains découvrent d’autres façons de communiquer, d’échanger, de se parler. La CNV (Communication Non Violente) est une de ces approches mais il y en a d’autres. On découvre alors un nouveau modèle, une nouvelle grille de lecture de ce qui se passe en nous et entre nous. Et quelle révolution ! Je peux vous dire que quand on découvre ce qu’on croyait des observations neutres sont en fait des jugements et des interprétations cachées, ça fait un choc ! Mais c’est encourageant, car cela veut dire qu’on peut faire autrement ! Avec ces outils, on peut réussir à s’entendre, à se comprendre, à respecter le point de vue de tous, à trouver des solutions qui conviennent à tous. Même les séparations peuvent se faire sans rancœur. Cela te paraît utopique ? Tout droit venu du pays des Bisounours ? Un peu oui. Mais c’est tellement doux le pays des bisounours ! 😉 Si vous vous y intéressez, vous verrez que la CNV est en fait une approche très rationnelle, c’est justement ça qui m’a plu.

Le challenge ?

Transformer le Putain de Facteur Humain en Précieux Facteur Humain ! Grâce à des outils relationnels comme ceux des médiateurs CNV !

Longue vie à vos collectifs et longue vie à vos projets !