Ce podcast est le 1er s’une série consacrée aux idées reçues que l’on peut avoir sur la CNV. Mon intention n’est bien sûr pas de juger. J’ai moi même eu ces pensées bien des fois et cela m’arrive encore… Il s’agit plutôt d’apporter des réponses, des explications proposant un autre regard. La CNV étant tellement libératrice d’une parole plus bienveillante et constructive, j’ai envie de contribuer à apporter ces éclairages.

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Le 1er préjugés largement répandu est celui ci : « La CNV, ça n’est pas “naturel”»

Certaines personnes disent ne pas vouloir s’intéresser ou pratiquer la CNV car elle ne serait pas “naturelle” selon elles. C’est une des raisons les plus couramment exprimées pour refuser la Communication Non Violente. J’ai eu moi même ces jugements à bien des moments dans mes débuts et même encore après !

C’est un changement d’habitudes

Quand on la qualifie de “non naturel”, on fait sans doute référence à notre crainte d’un important changement. Nous n’avons pas l’habitude de parler à la façon dont le propose la CNV, et c’est ce changement qui peut paraître déstabilisant. D’autant plus que la parole, qui est un des sens les plus utilisé par l’être humain, à longueur de journée. Se dire qu’il faut changer sa façon de parler ou devoir réfléchir à chaque parole prononcée peut paraître inimaginable.

Vu comme cela, on peut comprendre que cela semble improbable et impensable. La remise en question peut paraître trop importante alors même que nous avons besoin de nous appuyer sur des bases solides sur lesquelles nous pouvons compter de manière certaine pour faire face à la vie, à ses difficultés et à ses joies.

Les pièges de la communication traditionnelle

Ce changement d’habitudes est un 1er constat. Je vous propose un 2nd constat. Regardons les conséquences de nos habitudes de communication traditionnelle. Nous tombons souvent dans des pièges qui nuisent à la relation : les jugements (bien/mal/vrai/faux), les interprétations (j’ai l’impression que…), les comparaisons, les généralisations (toujours/jamais), les reproches (ma faute/ta faute), déni de responsabilité (je dois…, tu es obligé de…), les exigences (menace, culpabilisation)…

En voyant ce qui forment des obstacles à la communication, on peut avoir envie de changer ces habitudes pour en trouver d’autres qui vont aller dans le sens de notre envie de prendre soin de nos relations. La CNV est une façon de prendre soin et elle va nous proposer de nouvelles habitudes qui seront plus au service de notre élan relationnel.

Apprendre à communiquer comme on apprend un sport

Selon Thomas d’Ansembourg, auteur et formateur en CNV, « La paix, ça s’apprend. Comme les maths, le sport, etc…, elle est le fruit d’un entraînement régulier ». Effectivement, on peut prendre de nouvelles habitudes de communication, on peut apprendre une nouvelle façon de dialoguer, comme on apprend une pratique sportive, une discipline intellectuelle, ou une technique manuelle. On peut se contenter de faire du judo comme on le sent, on peut se contenter d’apprendre les maths sans méthode, et on peut se contenter de bricoler sans bénéficier de l’expérience des autres. Mais si on a envie de progresser dans son sport, de faire des calculs de plus en plus savants ou de fabriquer une maison, alors on peut faire le choix de lâcher les habitudes qui pouvaient freiner notre performance, pour en choisir de nouvelles qui vont nous aider à atteindre nos objectifs.

Ainsi, la CNV peut ainsi être appréhendée comme de nouvelles habitudes à prendre pour ceux qui veulent tendre vers plus de paix pour eux même et dans leurs relations avec leurs proches, leurs collègues, leurs amis.

Je veux aussi répondre concrètement à ceux qui auraient peur en s’imaginant devoir réfléchir avant chaque parole. Sachez déjà qu’il ne s’agit pas de réfléchir à chaque parole. Le dialogue en mode CNV peut être repris après coup, après un échange difficile. Vous pouvez très bien revenir vers un ami en disant : “Je voudrai revenir sur ce qui s’est passé hier si tu veux bien”. Sachez aussi que la CNV est d’une grande logique, c’est ce qui m’a plu d’ailleurs. Du coup, la théorie n’est pas compliquée. C’est la pratique qui va prendre plus de temps. Et plus vous vous entrainerez, plus vite cela deviendra des habitudes.