Partir ou rester ?
Quand la question « Partir ou rester ? » s’immisce dans une relation, c’est rarement simple : doutes, fatigue émotionnelle, désillusion, manque de communication, blessures passées… Tout se mêle, et la confusion peut gagner le cœur et l’esprit. Dans cet épisode, j’invite les auditeurs·rices à poser un regard lucide et respectueux sur leur situation, sans céder aux injonctions extérieures — qu’elles viennent de proches, de la société ou de l’angoisse.
Je distingue deux temporalités :
Le moment de l’interrogation, souvent douloureux. C’est celui où le malaise s’installe, où les manques (affectifs, émotionnels, de respect, d’écoute) se font sentir. On a l’impression que l’amour ne suffit plus. On craint l’indifférence, la routine, l’absence de projection commune. Et on s’interroge : « Est-ce que je suis encore heureux·se ? Est-ce qu’on peut reconstruire quelque chose ? Est-ce que partir n’est pas un abandon ? »
Le besoin de faire un choix en pleine conscience. Partir ou rester ne devrait pas se décider sur un coup de tête, par peur, culpabilité ou pression sociale. Il s’agit de se poser — seul·e ou en couple — pour regarder l’histoire, les dynamiques, ce qui fonctionne / ce qui ne fonctionne plus. L’objectif : revenir à ses propres valeurs et besoins, identifier s’il reste de la possibilité pour la relation, ou si la séparation est le chemin le plus honnête.
Je propose dans l’épisode un questionnaire intérieur — un ensemble de repères pour aider à clarifier la réflexion :
Qu’est-ce qui me (nous) manque, vraiment ? Est-ce un besoin ponctuel ou un besoin fondamental non comblé depuis longtemps ?
Ai-je encore envie de m’engager dans un travail de communication, de médiation, de transformation ? Mon partenaire / moi sommes-nous prêts·es à faire cet effort ?
Est-ce que rester me permet (nous permet) d’être en accord avec mes valeurs, mes limites, mes besoins essentiels (respect, sécurité affective, croissance personnelle) ? Ou est-ce que rester reviendrait à nier ce que je suis devenu·e ?
Si je pars : suis-je capable d’accepter les conséquences émotionnelles, relationnelles, familiales ? Est-ce que je pars pour fuir ou pour ouvrir un nouveau chapitre ?
Si je reste : quelle forme de relation je souhaite, à partir de maintenant ? Qu’est-ce qui doit changer — dans la communication, la structure, les attentes, les automatismes ?
Je déconstruis aussi le discours simpliste « tu devrais le quitter / tu devrais tenir bon » : ce type de prescription trahit souvent ce que l’autre a vécu — pas ce que vous vivez. À la place, je propose de revenir à ce que vous, en tant qu’individu ou couple, ressentez, souhaitez, espérez.
Je rappelle que le choix — partir ou rester — doit être un choix libre, éclairé, posé dans le respect de soi et de l’autre. Peu importe la décision, ce qui compte, c’est qu’elle vous permette de retrouver la paix intérieure, l’authenticité, et la cohérence avec vos besoins.
Enfin, j’invite celles et ceux qui en ont besoin à se faire accompagner — parce qu’il est parfois difficile de voir clair seul·e lorsqu’on est pris·e dans le doute, la peur, la colère ou l’habitude. Un accompagnement — via médiation, thérapie, ou soutien bienveillant — peut aider à dénouer les nœuds et à se reconnecter à soi avant de décider.