À qui la faute ?
On cherche souvent le responsable de nos malheurs. Dans le couple aussi. On va faire des reproches à l’autre en disant « tu fais ceci » ou « tu ne fais pas assez cela », « si ça ne va pas entre nous, c’est de ta faute » etc.
Marshall Rosenberg, le fondateur de la cnv, revient largement là dessus dans ces enseignements. Il nous explique combien ce mécanisme est destructeur pour l’autre, la relation et aussi soi même.
Nous sommes responsables de nos émotions
Quand on ressent une émotion désagréable face suite au comportement ou une parole de notre partenaire, on a tendance à penser que c’est lui ou elle le ou la responsable. Alors que ce n’est pas tout à fait vrai. Le comportement ou la parole de l’autre va plutôt être un stimulus. Et notre émotion va être le résultat de la satisfaction ou non d’un besoin.
Ex : Si quelqu’un arrive en retard à un rdv. Peut être que vous allez être mécontent voir agacé parce que vous avez besoin de prendre soin de votre temps, avec un planning chargé etc.
Pour moi, ça peut être le contraire, je vais peut être être ravie de ces quelques minutes de retard car ça m’aura permis de me reposer ou de finir un mail. Le retard va donc générer des réactions différentes selon les personnes en rapport avec les besoins qui lui sont chers.
Ex : une personne qui exprime une colère avec intensité. Peut être je vais vite me sentir submergée par une sorte de crainte car ma sensibilité fait que j’ai besoin de calme et de considération pour dialoguer. Peut être que pour vous, ça ne va pas poser de problème et que vous allez pouvoir entendre toute la colère de cette personne car ces besoins ne sont pas fondamentaux pour vous. Une expression intense peut donc générer des réactions là encore très différente d’une personne à une autre.
On peut faire des demandes !
Être responsable de nos émotions ne veut pas dire subir ! Au contraire même !
Déjà, on peut faire des demandes. C’est à dire qu’on peut demander à la personne en retard de respecter l’horaire convenue la prochaine fois ou de prévenir 1h à l’avance si ça n’est pas possible. On peut demander à la personne en colère de parler moins fort et plus lentement.
Si on est responsable de nos émotions, on est aussi responsable de notre bien être donc à nous de faire des demandes qui y contribueront !
On peut refuser l’expérience !
On peut aussi dire non tout simplement, c’est à dire refuser de continuer ainsi.
On peut donc refuser de prendre un nouveau rdv avec la personne en retard si c’est trop lourd à vivre pour nous.
On peut refuser d’écouter la personne en colère si ça nous met trop en insécurité.
Là encore, c’est une façon de respecter nos propres besoins.
C’est en cela que certaines séparations peuvent être salutaires, malgré les apprentissages du couple pour tenter de dépasser leur difficulté. Si les réactions de l’un sont difficiles à changer et qu’elles sont source de trop d’inconfort pour le partenaire, cela peut justifier des séparations. Ou bien quand les besoins sont trop différents et viennent bousculer les besoins de l’autre dans le quotidien.
Quelle source de pouvoir dans notre vie !
La bonne nouvelle surtout de la responsabilité que nous avons sur nos émotions et notre bien être, c’est que ça nous donne du pouvoir dans nos vies !
Car si nous pensons que l’autre est responsable de nos malheurs, nous sommes donc dépendants de son changement, nous restons dans l’attente.
Tandis que si on considère être responsable de notre propre bonheur, on peut se tourner vers nous même pour changer la donne. Se pose alors la question : « Qu’est ce que je peux faire moi même pour me sentir mieux suite à cette situation ? ». Par exemple, si mon partenaire n’est pas dispo pour m’écouter suite à une journée difficile, au lieu d’attendre qu’il soit dispo en restant avec cette boule au ventre, je peux choisir de satisfaire mon besoin d’écoute en appelant une amie ou un membre de ma famille.
Et là je retrouve mon plein pouvoir dans ma vie, sans être dépendante de l’autre.