La charge mentale au sein du couple
Lundi dernier, j’animais une action de prévention organisé par la mutualité française Bretagne. Il s’agissait d’un atelier CNV concernant la charge mentale des femmes. C’est un sujet récurrent pour beaucoup d’entre nous et a des conséquences au sein du couple. Je voulais donc vous livrer quelques extraits de cet atelier.
Je dirais que souvent cette question de charge mentale féminine ça vient toucher la question d’équité. Les femmes souvent ont besoin que la répartition soit plus équitable, les hommes veulent qu’on arrête de leur faire des reproches et de les infantiliser.
Ça concerne les tâches ménagères, la gestion des enfants, l’argent, l’organisation des activités du couple et de la famille…
Comme pour tout autre sujet, je propose de prendre un peu de hauteur et de regarder ce qui dysfonctionne dans la façon d’aborder les choses avec notre partenaire.
Quelle est mon intention dans le dialogue ?
La 1ère question à se poser, c’est quelle est mon intention dans le dialogue ?
Quand il s’agit des échanges avec notre partenaire sur le sujet de la répartition des tâches, j’invite à se poser d’abord cette question : « Quelle est mon intention quand je vais proposer une conversation ? »
Si c’est avoir raison ou obtenir ce que je veux, il y a fort à parier que votre partenaire le sentira et ne sera pas très enclin à écouter ce que vous avez à dire. Iel aura plutôt tendance à être sur la défensive et à ne pas se laisser faire.
J’invite donc à se poser cette question : « Quel est le + important : ma façon de faire ou notre relation ? »
L’intention dans le dialogue, c’est la base de la CNV et qui change tout dans la réception d’un message.
Prendre la responsabilité de nos besoins
Ensuite, j’invite à prendre la responsabilité de nos besoins. Ce postulat est d’importance puisqu’il permet de trouver ensemble des solutions en lâchant la façon dont on voyait les choses.
Ex :
Vous avez besoin de vivre dans une maison ordonnée.
Vous avez besoin de sécurité financière.
Vous avez besoin d’écoute.
Votre mari n’a peut être pas les mêmes besoins ou pas au même niveau.
Qui dit que l’aspirateur doit être passé 3 fois semaine ?
Qui dit qu’on doit surveiller nos comptes bancaires de façon hebdomadaire ?
Qui dit qu’on doit avoir une conversation chaque jour ?
Cette notion de responsabilité dans la satisfaction de nos besoins, elle peut être très dérangeante car on peut en conclure que l’autre aurait donc droit de ne rien faire. Hors, ça n’est pas de ça dont il s’agit.
Dans le cas où on exige de notre partenaire sa participation, il peut se sentir infantilisé, jugé, se mettre sur la défensive pour défendre son point de vue, et donc pas vous écouter, encore moins de trouver une solution ensemble.
Ex : « Tu es vraiment fainéant, ça te plaît de vivre dans une maison sale ! », « Tu dois t’occuper de tes enfants, la douche du soir, c’est une question d’hygiène ! »
L’idée est d’éviter les exigences sur l’autre, mais on peut lui demander de contribuer à nos besoins !
Et clairement, ça change le ton du dialogue et ça ouvre les possibilités de s’entendre et de trouver des solutions ensemble.
Ex : « Je sais que tu n’es pas autant que moi attaché au rangement dans la maison. Moi, ça m’apaise une maison rangée. Tu veux bien m’aider ? »
Formuler une demande claire :
Ce qui contribue aussi aux disputes c’est d’exprimer des demandes floues. Ce qui peut amener à une mauvaise interprétation de la demande et donc une déception et des disputes et un éloignement dans le couple.
EX : « Peux tu m’aider à faire le ménage ? »
Votre mari va faire les vitres et vous n’allez pas être contente en disant « Mais ça n’était pas prioritaire, tu sers vraiment à rien ! ».
Conséquence pour votre mari : il a essayé et fait de son mieux, mais entend encore des reproches, donc finit par ne plus rien faire…
VS « Peux tu passer l’aspi dans tout le 1er étage ce matin ? »
Là c plus clair, il sait comment répondre à votre demande, et il y a plus de chances que vous soyez satisfaite et que vous vous soyez sentie entendu